Harry était victime d'insomnie cette nuit-là. Il n'arrivait pas à sortir Moriarty de sa tête. Il y avait eu cette foutue bombe au restaurant, avec Natasha, qui avait manqué de peu de le tuer, qui le perturbait. Et oui, il venait de se rendre compte qu'il n'était pas intouchable, et ça l'énervait. A défaut de ne rien faire, il s'était mis à squatter l'ordinateur de la base. En l'espace de deux heures, il avait relu tous les dossiers de ces dix derniers jours. Jusqu'à ce qu'une alarme se mette à sonner en tout cas. Un "Alerte intrusion" clignotait sur l'écran. Paniqué, Harry renforça les sécurités, comme Tyresse lui avait montré. Ca sembla tenir quelques heures, mais elle s'interrompit d'un coup, et, paniqué, Harry remarqua que quelqu'un avait pénétré son système. Ca ne pouvait pas être Moriarty, aussi intelligent soit-il, il était une quiche en hack, alors qui était-ce ? Sherlock ? Non, Sherlock n'aurait pas fait ça, pas sa manière de faire. Mycroft non plus, trop peur des représailles. Harry lança la localisation GPS pour remonter au hackeur qu'il trouva très facilement. Ce logiciel de traquage piqué à Moriarty était génial.

Il essaya d'appeler Draco, mais, bien sûr, il avait coupé son téléphone, certainement occupé avec une prostituée, ou autre chose, vu l'heure. Natasha était en week-end, s'il la dérangeait, il allait se faire trancher la tête. Brownie... Nan, Brownie ne sait même pas tenir une arme, alors de là à venir en mission... Il attrapa son arme et partit lui-même. Quelle ne fut pas sa surprise en tombant sur une caravane. Décidé à en finir au plus vite et à récupérer ses dossiers, il crocheta rapidement la serrure et rentra.

Un chien lui passa entre les jambes. Harry le visa avec son arme, s'apprêtant à le descendre, quand son regard fut attiré par un homme, allongé sur un matelas. Son "hackeur" de toute évidence, à en croire l'ordinateur posé non-loin. Harry sourit. Il détestait tuer en traître. C'est pour cette raison qu'il attrapa l'ordinateur, et, avec toute sa légendaire délicatesse, le claqua sur le sol dans un grand bruit d'éclat de... petites pièces s'éparpillant partout. Harry sortit son arme et la pointa dans sa direction, s'il bougeait, il était mort.

Depuis qu'il avait commencé à tuer des gens, Harry en avait eu des surprises. Mais le coup d'être pris pour le chien, c'était une première. Il souriait doucement, sadiquement, en se disant qu'il était vraiment trop fort. Sa proie du jour bougea légèrement, grommela un truc d’incompréhensible et se recoucha. Harry haussa un sourcil. Il était sérieux ? Un des plus grand criminel de Londres était là, et l'autre, il venait de se rendormir. Il se réveilla enfin, le regard rivé sur son arme. Bien, il avait son attention.... Nan, il voulait savoir où était le chien. Harry soupira. Il allait répondre en tirant sur le dit-chien quand l'autre s'adressa directement à lui, les mains levées. Harry ne mâcha pas ses mots.

"C'est toi le p'tit con qui a pénétré mon système informatique ?! Tu sais combien de temps j'ai mis à le coder ?!"

D'accord, il n'avait rien fait lui-même, mais pour impressionner, ça marchait très bien. Il avait envie de lui faire sauter la cervelle. Ca commençait à le démanger. Il n'avait tué personne depuis quoi, deux jours ? C'était long.

"Debout." grogna t-il. "Debout, ou j'te jure que ton clebard finit avec une balle dans la gueule."

Tiens, ça lui avait donné une idée. L'autre savait pas que le chien était sorti. Il pourrait juste faire croire à son enlèvement pour récupérer ses informations. Cette idée le fit jubiler intérieurement. Il adoré faire le mal, c'était tellement... Il ne savait pas comment l'expliquer, mais il adorait ça.

"Si tu me donnes ce que tu as pris, je libère ton chien. Sinon... Et bien, je l'accrocherai à ton corps sur un pic à l'entrée."

Harry était tout sauf patient. La moindre petite chose qui n'allait pas comme il le voulait et il pétait les plombs. Et là... Et bien, il était bien parti pour tirer sur tout ce qui bougeais encore une fois. En plus, il avouait directement que c'était lui qui avait hackait son réseau. Ce n'était même plus drôle. Il aurait peut être dû tirer sur le chien en fin de compte, ça aurait mis un peu d'action. Le criminel fronça les sourcils lorsqu'il lui dit que ce qu'il avait piqué était dans l'ordinateur. Étonnamment, il ne le croyait pas. Il donna un coup de pied dans la carcasse de l'ordinateur, faisant voler un peu plus de verre partout. Il se mit à rire lorsqu'il lui dit que personne ne savait ce qu'il avait fait.

"Tu sais pas sur quoi tu as mis les pieds ? Et bien... Je suis Harry Killigan, tu sais, le monsieur qu'on voit partout sur les écrans de Londres en ce moment. Ces informations pourrait détruire Londres, il y a des choses sur le Gouvernement, sur la vie de Moriarty."

Il sourit sadiquement, l'autre devait déjà avoir compris, enfin, il l'espérais.

"Oh. Mais comme ces informations sont ultra-secrètes, je suppose que tu ne verras aucun inconvénient à ce que je t'élimine."

Et oui, il avait sorti ça comme ça, comme si c'était la plus normale des évidences. Comme si on tuait des gens tous les jours, ce qui était dans le cas d'Harry et dans le quotidien des Black Moonier. Un corps de plus, ce n'était rien pour lui.

Ses excuses ne tenaient définitivement pas la route. Ce gamin, ouais, il était jeune pour Harry, allait passer un sale quart d'heure. Harry était dubitatif. Mort rapide ou lente ? Genre, il l'égorge et le laisse se vider de son sang. Ou juste une balle dans la tête, pas de trace pour la police et c'est tout. Ou il pourrait réellement le planter à l'entrée sur un pic. Ou le pendre dans un arbre du parc de Buckingham, avec son clebs. Où il était d'ailleurs le chien ? Sa menace tiendrait pas longtemps s'il se pointait pas. Harry fit faussement mine d'être interessé par sa proposition de renforcer tous les systèmes de sa base. Comme s'il allait le laisser fouiner dans son réseau.

"Bon maintenant arrête de me prendre pour un con. Où est-ce que t'as planqué les informations ? J'ai pas mal de hackeur à ma disposition, j'suis bien placé pour savoir que vous enregistrez jamais directement sur l'ordinateur. Tu vas me donner ce que je veux où il faut que je retourne tout dans ta putain de caravane ?!"

Et voilà, Harry était énervé. Dans deux minutes, il allait poser une bombe ici et faire péter sa caravane à ce petit imbécile. Oh. L'attacher ici avec son chien et le faire exploser avec son bordel. Quelle excellente idée. Dans tous les cas, il avait intérêt à se méfier, Harry débordait d'imagination pour terminer ses jours plus ou moins rapidement.

Harry attrapa la pochette en question et la renversa. Le disque dur tomba. Harry le ramasse et le mit dans une des poches de sa veste. Il sourit. Quoi ? Il croyait qu'il allait le détruire ? Bien sûr que non.

"Je vais fouiller dans vos dossiers. On verra ce que vous cachez d'autre. Je pourrais peut-être envoyer un joli message à Scotland Yard avec tout ce que vous hackez. Néanmoins, c'est dommage. J'aurais pu vous prendre dans mon gang si vous n'aviez pas tenter de me voler. Mais je n'aime pas les faibles."

Il lança un regard à la caravane. Trop petit tout ça. Bon. Il restait à savoir ce qu'il faisait maintenant. Ce gamin ne l'embêterait plus, ça, il en était certain. Pas besoin de le buter, pour le moment. Et puis, en fin de compte, il pouvait tout de même lui être utile. On ne sait jamais. C'est à ce moment précis que le chien refit son apparition, cramant toute sa scène. Il était définitivement temps de mettre les voiles.

"Bon. J'ai du travail. Je vous préviens, refaites ça, et je vous garantis qu'un de mes snipers viendra vous coller une balle entre les deux yeux. Oh, et s'il s'avère que ce ne soit pas le bon disque dur, vous risquez fort d'exploser, vous et votre caravane."

Il attendit une réaction, on ne sait jamais.

Harry se mit à rire à sa question. Pourquoi le croirait-il ? Parce que ce serait Mycroft Holmes en personne qui le ferait à sa place voyons ! Il n'était pas stupide au point d'aller à Scotland Yard lui même et de faire "Coucou" aux policiers. Le chien se mit à gronder sur lui. Le criminel regarda l'arme qui pendait au bout de son bras. Lorsqu'il s'apprêta à sortir, le gamin lui dit qu'il y avait un autre disque de sauvegarde. Ravi, Harry le récupéra. "Oh, ne vous inquiétez pas. J'ai mes propres hackeurs, et ils sont beaucoup plus doués que vous."  Il lui lança un sourire hypocrite en rangeant l'autre disque avec le premier. Une bonne chose de faite. Maintenant, que faire de ce petit abruti. Il n'allait pas le laisser s'en tirer comme ça quand même ? Et puis il pourrait le suivre, ce que Harry ne désirait pas vraiment. Il avait une idée.

Il rentra dans la caravane et se dirigea droit vers le chien. Il sortit un mouchoir de sa poche mit un produit dessus, et lui colla sur la truffe. Il se débattit un moment, avant de tomber comme un sac de patates sur le sol. "Il n'est qu'endormi. En revanche, j'ai ça." Il pointa l'arme sur le crâne du chien, un petit point rouge se déplaçait désormais entre ses deux oreilles. "Promettez que vous ne viendrez plus jamais m'emmerder. Ou je lui explose le crâne."

... Il osait le menacer, lui, Harry Killigan, l'homme qui a fait tombé Moriarty. Son honneur en prit un coup tout de même. Ce petit morveux voulait de toute évidence mourir, il n'y avait pas d'autre option possible. Le chien bougea une patte, visiblement en train de rêver. Silencieusement, le criminel le traîna dans le fond de la pièce, avant de regarder ce petit con avec un de ses regards de serial killer dont lui seul avait le secret. D'un coup, il fonça dedans et lui enfonça son poing dans le ventre. Il plaqua ensuite son arme entre ses deux yeux. A vrai dire, il ne savait pas réellement ce qui l'empêchait de tirer, la maintenant tout de suite. Ah si, parce que ce ne serait pas drôle. Tuer rapidement, Harry détestait ça. Il sortit son couteau de poche qu'il avait toujours sur lui, et le colla doucement contre le cou de sa victime.

"Donne moi une seule bonne raison de ne pas t'égorger comme un veau."

Il lui offrit un sourire malsain et un tout petit peu beaucoup psychopathe. Étrangement, cette situation excitait Harry. L'adrénaline battait dans ses tempes. Sa peut-être future victime était sous sa main, il pouvait déjà entendre les supplications dont il rêvait, pendant qu'il se viderait lentement de son sang sur le sol. Et il pourrait faire la même chose avec le chien que l'autre ne pourrait pas l'arrêter.

De toute évidence, celui là voulait mourir. Seule une personne était ressortie vivante d'une prévision de meurtre. Et c'était Moriarty. Pour le moment, ce petit hacker, même s'il disait le contraire avait tout de la proie idéale. Hargneux, qui tentait vainement de lui tenir tête. Et il repoussa violemment Harry qui se claqua contre l'évier. Okay. Le chien agitait ses pattes, visiblement en train de rêver qu'il poursuivait un os géant. Harry se releva en serrant les dents. Il allait avoir un bleu à cause de cet abruti. Dans un hurlement de rage, il lâcha tout et lui sauta au cou. Il le frappa au visage une fois, puis deux, puis les côtes. Et se rendant soudain compte qu'il n'était pas venu à la base pour le tuer, il se releva. Avant de lui envoyer un dernier coup de pied dans le ventre. Voilà, là il aurait une raison d'aller chouiner à Sherlock ou Scotland Yard. Harry ramassa son flingue, son couteau et lui lança un regard dédaigneux avant de se diriger vers la sortie.

"Essaye encore une fois de toucher à mon gang, et j'envoie mes snipers te faire la peau."

Et il sortit, un grand sourire aux lèvres. Sa mission était enfin terminée. Epreuve suivante, expliquer à Natasha son absence, puisque, avec tout ça, elle devait certainement être arrivé à la base. Oh, elle l'engueulerait certainement pour son imprudence et blablabla. Rabat-joie. Tant pis. Au moins, une menace d'écarté pour cette nuit.

Hs : A toi de conclure \o/