Il n'y a pas une blague qui commence par "Alors c'est l'histoire d'un génie et d'un soldat..." ?
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Sujet: Il n'y a pas une blague qui commence par "Alors c'est l'histoire d'un génie et d'un soldat..." ? Lun 16 Mar - 21:59
Je venais de passer près d'une heure à m'entraîner. Entrainement physique suivi d'une douche brûlante, puis, entraînement au tir. Vide un chargeur, même sur une silhouette en carton, ça peut vous aider à vous défouler. Au moins autant que de frapper dans un sac de sable. Je n'avais pas perdu mon aptitude à viser juste. Ce n'était pas non plus un parfait, mais j'avais plus de tirs groupés qu'un certain nombre de collègues. Puis, j'étais sorti. J'aurais pu dire que c'était pour respirer de l'air frais et m'aérer l'esprit, mais j'avais surtout une brusque envie de nicotine. “ ça te tuera un jour, cette merde. ” avait coutume de dire mon binôme. Ce à quoi je répondais invariablement qu'il fallait bien mourir de quelque chose. Lui s'était fait descendre. Et moi je me retrouvais à Londres, devant un commissariat, bonnet vissé sur la tête, en train de fumer tranquillement une cigarette, en songeant à l'ironie de la chose. A vingt-cinq ans, on est sensés danser et rire de la vie qui nous attend. A vingt-cinq ans, quand on est soldat, on dans et on rit au dessus d'un volcan en éruption... Et à trente ans, on devient un flic blasé. Voilà ce à quoi je pensai, un écouteur négligemment vissé à mon oreille gauche, crachotant à faible volume un peu de musique.
Voilà où j'en étais. Pas de grandes considérations philosophiques. Pas de grandes théories sur le fonctionnement de l'univers pour moi. Non, je laissais ça à ceux qui n'avaient pas besoin de "bouger". Je n'étais pas fait pour rester immobile. Il me fallait de l'action. La police, c'était un bon compromis. De l'action. Et de la paperasse. Bon dieu que je détestais ça. Voilà tout ce qui pouvait vous traverser l'esprit pendant une pause clope. Bon, finalement, peut-être que mon cerveau pouvait élaborer des théories grandiloquentes de temps à autre. Je fus cependant tiré de mes pensées par un raclement de gorge.
- Ouais ?
Très loquace comme gars. Je levais les yeux du bout de mes chaussures, que je fixais, pour regarder mon interlocuteur.
- Je peux vous aider ?
J'écrasais le reste de ma cigarette contre ma semelle - un jour, je ferais ça avec des converses aux pieds et la manie me passera peut-être - avant de frotter le mégot pour faire tomber les dernières micro-braises, puis jeter le mégot dans la poubelle. Ce serait plutôt con de faire cramer une poubelle à côté du commissariat, non ? J'étais face à Sherlock Holmes. Ni plus ni moins.
Riágan C. FoleyAvatar : James McAvoy Crédits : Alba Messages : 149 Points : 866
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