Mon amour. Si tu lis ce message, c'est que tu as ouvert la clé USB. Que tu as passé en revu celle que j'étais. Tu es aujourd'hui l'un des rares à savoir tout de moi et je sais qu'à présent, tu ne pourras plus jamais m'aimer.
Comment pourrais-tu aimer une femme comme ça? Un monstre capable de tuer de sang froid, sournoise et sans cœur...
C'est ce que tu découvrira en regardant ces images, en lisant ces textes. Des horreurs sans non, des mensonges, des traîtrises...  Je te connais tellement bien. Tu grimaceras en hochant la tête. Tu refuseras un tant de croire ce que tu as devant les yeux, ça ne peut pas être Mary, je t'entends le dire... Et puis, tu te feras à l'évidence. C'est cette femme qui porte ton enfant, celle que tu as épousé... Et qui a manqué de tué ton meilleur ami. Oui, ça te semblera d'une logique implacable. Je n'existe que par ces actes violents.
Ils ont fait ma vie, jusqu'à ce que je te rencontre. Tu ne doutes plus que notre rencontre fut programmée et je ne peux le nier. Ce qui n'était cependant en aucun cas programmé, c'était l'amour qui a prit naissance entre nous. Un amour d'une pureté et d'une vérité que je ne pensais pas réelle. Tu es un homme merveilleux, je ne te mérite pas et le mot et faible. L'homme le plus adorable du monde, d'une bonté sans nom, généreux, fidèle et protecteur, le seul avec qui j'ai jamais envisagé de fonder une famille, le seul a m'avoir ouvert les yeux sur cette perspective.
Il n'y a rien que j'aimerais plus que voir s'envoler au vent ce passé, que je ne peux malheureusement pas détacher de celle que je suis au fond de moi.
Pourtant, aujourd'hui, je n'aspire qu'à une seule chose, être moi à 100%. Et être moi à 100% ne signifie rien d'autre qu'être Mary Watson. J'ai eu tellement de noms, ils ont glissé sur moi comme la pluie glacée de la fin de l'automne. Le seul que je désire porter pour toujours, celui qui coule dans mes veines, qui me fait me sentir humaine et que je désire voir gravé sur ma tombe est celui de Mary Watson. Le seul dont je suis fière puisqu'il s'agit du tient et je ne cesserai jamais de t'aimer.
La femme présente au fil de cette clé n'est plus qu'une ombre et j'ai cru un temps que ton soleil à son zénith l'aurait définitivement effacé. Cependant, elle fera toujours partie de moi, présente comme un fantôme me rappelant à quel point le bonheur que je vis à tes côtés est un don rare que je dois plus que tout bénir et préserver.
Mais tout cela n'est plus qu'une feuille d'automne que le vent est en train de faire s'envoler au loin, effriter en un millier de morceaux... Parce que tu as lu ces lignes... Et que cela signifit que ton amour n'est plus qu'un souvenir.
Ce qui me fait le plus mal à cet instant est de t'avoir blessé, mon amour. Mon John adoré. Il me semble évident que tu prendras certainement ces derniers mots comme une ruse maintes fois usitée, que je maîtrise parfaitement, mais, mon chéri, quelques soient à présent tes sentiments pour moi, je ne cesserai de t'aimer quoi que cet amour m'en coûte. Et si il me blesse, tant mieux, car je ne saurais vivre dans le bonheur si je dois te voir souffrir de ma traîtrise.
Une étincelle au fond de moi espère, un espoir de fou, un espoir impossible, qu'il te reste assez de force, assez de respect pour celle que je fus à tes yeux l'espace d'un moment, pour ne pas me haïr et concevoir ce que je ressentirai toujours pour toi. L'homme que tu es me laisse penser que cela demeure possible... Parce que tu es toi, John Watson, et que j'ai envie de crier au monde entier qu'il n'existe sur cette terre aucun homme plus admirable que toi.
J'ai affronté bien des épreuves dans ma vie, mais écrire cette lettre demeure la plus dure que je n'ai jamais eu à accomplir.
Je finirai sur ces mots... Le Terre entière peut me détester ou avoir peur de moi, le seul être dont l'amour m'est cher, c'est toi!
Je t'aime John, je t'aimerai toujours.
Mary.