" LET’S HAVE A CUP OF TEA "

 

J. Pandora Watson & John Watson ♪

L a vie ordinaire de John Watson comportait, aussi son lot d'intrigues exceptionnelles. Aujourd'hui donc, le bon docteur s'était retrouvé face aux nombreux cas passionnants de rhume, un de gastroentérite, un potentiel début d'arthrose, des vaccins, une femme persuadée d'être enceinte alors que tous les tests disaient le contraire -particulièrement fatigante cette patiente !-. Voilà à peu près à quoi s'était résumée la journée du docteur. Il avait résisté à la tentation plus brulante à chaque minute qui passait d'envoyer un message à Sherlock pour savoir si une nouvelle affaire en cours nécessitait sa présence -ou même si elle ne le l'exigeait pas d'ailleurs-. À la place, il avait envoyé quelques petits messages à sa femme pour prendre de leurs nouvelles à elle et à la petite. Il savait que Mary était une très bonne mère et ne se faisait pas trop de soucis en les laissant seules à la maison, malgré les circonstances à Londres grâce au passé sulfureux de Mary. Sa fille était surement plus en sécurité avec sa maman qu'avec son papa, c'était dire !

John avait salué ses collègues avant de se retrouver dehors. Une mauvaise nouvelle l'attendait : on avait crevé les pneus de son vélo. Il regarda instinctivement autour de lui, fouillant du regard la rue et les maisons avoisinantes pour trouver le potentiel délinquant. Malheureusement, tout semblait normal dans la rue. C'était peut-être simplement l'oeuvre de petits idiots qui n'avaient rien d'autre à faire que de l'embêter pour rien. Ou bien c'était plus grave que ça et il s'agissait d'un message envoyé par quelqu'un. C'est d'un pas lent à cause de son fardeau mais, aussi assez tendu que John rentra chez lui. Il décida de changer d'itinéraire par rapport à son habitude, pour plus de tranquillité peut-être. Travailler longtemps avec Sherlock Holmes rendait peut-être un peu paranoïaque mais, il y avait des raisons de l'être...

C'est donc en regardant assez attentivement autour de lui sans paraitre fou pour autant que John arpentait les rues piétonnes de Londres pour rejoindre sa maison. Les circonstances faisaient bien les choses, car d'ordinaire, il ne l'aurait jamais remarquée sinon : sa soeur se trouvait assise dans un café, seule. John n'hésita pas une seconde, il posa son vélo contre la façade et l'attacha à la hâte contre une gouttière -de toute façon, qui voudrait voler un vélo aux roues crevées ?-. Il remit rapidement son pull bien en place sur lui et entra un sourire aux lèvres dans le café.

- Alors, comme ça tu dépenses tout ton argent dans les vêtements maintenant Jude ? Moi qui te pensais responsable petite soeur !

Une blague, rien d'autre qu'une petite blague pour amener un sourire sur le visage de sa si douce soeur. John l'avait appelée par son premier prénom, ce n'était pas parce qu'elle avait la chance d'avoir un très beau second prénom qu'on devait s'en servir...

Petit gif surprise ! :

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J. Pandora Watson & John Watson ♪

Halala, le sourire de sa petite soeur était vraiment agréable à voir. Il redonna immédiatement du baume au coeur du médecin qui oublia complètement sa journée et ses mésaventures. Elle était toujours aussi mignonne sa petite Jude ! John s'installa simplement en face d'elle en souriant. Il commanda un thé -quoi de plus British- à la serveuse qui arrivait avec le Milkshake de sa soeur.

- Tu as bien raison de te faire plaisir Jude. J'imagine qu'il y a une ou deux paires de chaussures là dedans, répondit-il avec un air rieur en désignant les paquets. Je me demande comment tu fais pour avoir autant de choses. Ta penderie aurait déjà dû exploser avec tout ça.

Jude avait la fâcheuse habitude d'acheter plus de choses qu'elle n'en portait au final mais, il ne pouvait pas lui en tenir rigueur. Tout ce qu'elle achetait lui aller si bien et elle était tellement craquante qu'il n'avait jamais su lui dire non. Et puis, c'était sa seule petite soeur, il fallait bien qu'il la cajole un peu. On n'était pas trop famille chez les Watson. Ou plutôt, lorsque tout allait bien, il n'y avait pas de problème mais, en revanche, dès que les choses se gâtaient les membres de la fratrie ne se contactaient pas ou rarement. Lorsque John était revenu d'Afghanistan il n'avait pas voulu en parler à ses soeurs. Pas à Harry parce qu'ils ne s'entendaient plus vraiment à cause de son problème de boisson, pas à Jude parce que c'était sa toute petite soeur et qu'il ne pouvait simplement pas se résoudre à lui demander quelque chose. C'était à lui de la protéger, de l'aider, pas l'inverse. Et il n'avait pas l'intention d'être un boulet pour elle.

-  Ça va être pire quand la petite sera là ! Je m'estime heureux pour l'instant. Déclara t-il sobrement en partant d'un petit éclat de rire. Quand je n'en pourrais plus, je te laisserais ma fille, même si ça dure un mois ou deux !

Lui qui trouvait que la vie était chargée n'imaginais pas encore ce qu'elle deviendrai quand son enfant serait né. Il avait hâte qu'elle arrive et il le redoutait beaucoup en même temps. Il serait soulagé que Mary puisse se mouvoir plus facilement et qu'il s'inquiète un peu moins pour sa santé et puis, il avait hâte de faire connaissance avec le fruit de leur amour. D'un autre côté, il n'était pas vraiment sûr d'être prêt. Peut-être que les autres le voyaient comme un « papa » mais ce n'était pas encore du tout le cas pour lui et il n'était pas convaincu qu'il serait à la hauteur. Sans parler du fait qu'il y avait toutes ses ombres qui menaçaient Londres. Les Black Moon, le retour de Moriarty, tout ça n'était pas un contexte très positif pour lui. Ils en avaient vu d'autres avec Mary et Sherlock mais, cette fois, il se sentait un peu dépassé par la situation et la haine que leur offraient leurs opposants. Son visage s'était un peu assombrit en pensant à tout ça mais, il se reprit rapidement tandis qu'on posait devant lui une tasse et une théière très élégantes. Il se servit en reprenant la parole.

-  Jude... Tu sais bien que je ne te dirais rien. Mary me tuerait si je le faisais de toute façon. Elle veux qu'on garde la surprise jusqu'à la naissance. Et arrêtes de me regarder avec ce regard-là. Ça ne marche pas.

Ho que si ça marchait et c'est pourquoi il se dépêcha de boire une gorgée de thé pour penser à autre chose. La boisson était un peu chaude il manqua de se bruler. Il rajouta un peu de lait dans sa boisson et reprit en souriant.

- Et toi alors, comment vas-tu ? Tu as quelqu'un dans ta vie en ce moment ? Qu'est-ce que ça donne ton travail ? N'hésites pas à me le dire si tu as besoin de quelque chose. Je sais comment on est dans la famille mais, je suis ton grand frère, il faut bien que je m'occupe un peu de toi. Alors, si jamais tu as besoin, saches que notre porte te sera toujours ouverte. Il laissa un petit silence s'installer entre eux avant de sourire. Ho et puis, je peux surement te le dire : tu vas être marraine.

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Cette attirance magnétique qu’avait sa sœur pour les chaussures, c’était franchement curieux. John n’était pas du genre à faire très attention à son look, il privilégiait les vêtements neutres, pratiques et confortables. Alors sentir un besoin de posséder des chaussures pour lui, ça n’avait pas beaucoup de sens. Ca l’amusait, le faisait sourire et si ça rendait sa sœur heureuse, il ne trouvait rien à y redire ! L’image mentale qu’il se fit de la garde de robe de sa sœur était amusante : il imaginait un placard dont les portes étaient bloqués par une chaise pour ne pas déverser tout son contenu dans la pièce.

- Oui, ça lui fera surement plaisir de reporter des choses à sa taille. Je lui dirais que tu l’as proposé. Tu ne vas pas avoir trop de mal à te séparer de certaines choses ? Mais… Je ne comprends pas. Pourquoi tu achètes encore des choses alors que tu ne sais même plus où les mettre et que tu n’en as pas besoin ?

John but une gorgée de son thé –qui avait été déposé sur la table entre temps- en souriant tranquillement. Sa sœur et le shopping, c’était un sacré phénomène. Avec tout l’argent qu’elle dépensait là dedans, elle aurait pu faire tellement d’autres choses ! Partir en voyage, mettre de l’argent de côté pour acheter une maison ou bien même pour des activités avec des copines. Mais visiblement tout ces bouts de tissus étaient plus importants pour elle… C’était bien dommage mais elle savait ce qu’elle faisait, il n’allait pas lui dire comment utiliser son argent. Du moment qu’elle était heureuse en plus.

- Doucement avec les vêtements Jude, sinon cette petite va très très vite trouver son père démodé…

Répondit-il en souriant. Non, il n’était pas à la page niveau look et il se demandait parfois si sa soeur n’allait pas avoir honte de se montrer en sa présence. Sans parler du fait qu’il deviendrait fou si sa fille se mettait à reproduire les comportements de Jude à l’adolescence. Si elle avait le caractère de sa femme et les défauts de sa cadette se serait un désastre sans nom surtout qu’il aurait du mal à lui refusait quoi que ce soit.

- Ho Jude, tu sais bien que tu pourrais me faire craquer pour n’importe quoi d’autre. Mais là, vraiment… Il regarda sa soeur dans les yeux pendant quelques secondes et baissa finalement la tête, vaincu. Bon d’accord, d’accord, je te le dis, mais tu ne le répètes pas hein ? Elle s'appellera “Hope”.

Ha faible qu’il était ! Il ne savait vraiment pas dire “non” longtemps à sa soeur. Il ne savait pas dire “non” aux femmes de sa vie, Mary, Hope, Jude… Il fallait qu’il apprenne à refuser des choses. Il avait quand même fait l’armée, la guerre ! Mais il cédait facilement devant un doux sourire accompagné d’un adorable regard. Difficile de ne pas leur faire plaisir.

- Qu’est-ce que tu racontes ? Tu es… Il soupira et secouant la tête. Jude, tu as tellement à offrir à un homme. Je n’ai pas envie que tu trouves quelqu’un parce que tu es ma toute petite petite soeur et que je ne veux pas te voir grandir, mais tu mérites de trouver quelqu’un de bien. J’espère qu’un garçon comprendra ta valeur un jour parce que ça n’a rien a voir avec la fertilité Jude. Et puis, tu peux me demander de l’aide n’importe quand, tu n’es pas une vielle copine, tu es ma soeur ! On a pas trop de liens avec Harry, ce serait dommage qu’on se perde tous les deux pour des questions de gêne ou de pudeur. Je te rappelle que je t’ai déjà fait prendre ton bain !

Il conclu sa phrase avec un sourire franc. Après tout, il connaissait sa sœur depuis qu’ils étaient petits, il l’avait vu bébé, il avait aidé ses parents en s’occupant d’elle parfois. Elle ne devait pas avoir de gêne avec lui, ils devaient être au dessus de ça. Si elle avait besoin de son frère, il serait toujours là, qu’importe l’heure de la nuit, la distance, les conditions et les conséquences.
John avait annoncé à Jude qu’elle serait marraine mais, il s’était pas attendu à sa réaction. Il écarquilla les yeux et ouvrit la bouche sous le choc en la voyant se lever et crier. Il la réceptionna avec un sourire en appréciant son baiser sur le front, il commença à rire.

- JUDE ! Tout le monde nous regarde !  Je pensais que tu t’y attendrais en plus non ?

Définitivement, le bonheur de sa sœur était exquis pour lui.

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J. Pandora Watson & John Watson ♪

Garde ce qui te tiens à coeur Jude. Mary comprendra. Et ne t'occupes pas de ce que je pense surtout, du moment que tu es heureuse et que tu prends soin de toi, je me moque bien du nombre de paire de chaussures que tu as.

Il sourit tendrement à sa soeur après avoir ajouté tout ça et il lui caressa brièvement la joue pour qu'elle continue de sourire. Il n'avait absolument pas à lui dire comment vivre sa vie. Il y avait quelques années de ça, son propre style de vie aurait pu être dénoncer par beaucoup de personnes. À trente ans passés, vivre en collocation avec un homme qui entreposait des morceaux de corps humain dans le frigo et passer son temps libre à faire la chasse aux criminels en prenant ponctuellement le risque de se faire menacer par le laser d'un sniper, ce n'était franchement pas un mode de vie sain et pourtant il s'y complaisait parfaitement. Pas sûr d'ailleurs que si Sherlock n'avait pas feinté sa mort, John ait pu construire une véritable relation avec Mary. Alors si ça soeur achetait un peu trop de vêtements, c'était un moindre mal pour son bonheur. John espérait simplement qu'elle ne compensait pas un besoin affectif par des bouts de tissus.

Sa soeur enchaîna avec le prénom de sa fille. Elle semblait bien l'aimer et cela faisait plaisir à John. Ce prénom leur avait semblait tout naturel, c'était Mary qui l'avait proposé et il l'avait immédiatement adopté. Après tout, elle symbolisait un espoir pour eux, c'était leur chance de fonder un foyer, c'était leur avenir, elle était tout. Il ne restait plus qu'à espérait que ça lui plairait aussi plus tard en grandissant.

Quant à la stérilité de Jude, il n'était pas sûr de bien comprendre. Il avait essayé d'assimiler la situation un peu froidement, comme un médecin, parce que c'était plus simple pour lui. Mais il se demandait quand même pourquoi elle ne lui avait rien dit plus tôt. Comment cela s'était passé ? Il savait bien que ça ne le regardait pas, sa soeur restait une femme et c'était parfois dérangeant de parler de se genre de sujet avec quelqu'un qu'on connaissait. Il arrivait à passer outre parce qu'il faisait ça tous les jours dans son métier et qu'à présent, cela ne lui faisait ni chaud ni froid mais avec Jude, ce n'était pas tout à fait pareil. C'était sa soeur à présent, ça le touchait forcément.

-  Pourquoi ne m'en as-tu pas parlé plus tôt Jude ? Je ne veux te forcer à rien et j'ai l'impression que tu as lâché ça plus par erreur que pour vraiment me le dire. Si tu m'assures que tu as des copines ou je ne sais pas qui pour en parler, je te laisse tranquille mais ne reste pas toute seule avec ce genre de fardeau sur les épaules. C'est peut-être compliqué d'en parler avec moi mais je suis médecin et ton frère, je peux comprendre, tu sais ? Enfin, fais comme tu veux, mais ne t'isoles pas, d'accord ?

Il sourit un peu plus franchement sur la dernière phrase. Il ne pouvait pas s'empêcher de s'inquiéter pour sa soeur et ce qu'elle lui avait relevé était très probablement un secret très lourd pour une jeune femme de son âge.

- Jude, tu sais bien qu'Harry n'est pas... Enfin, on ne peut même pas l'inviter à un mariage de peur qu'elle se noie dans le mini bar. Je l'aime beaucoup mais tant qu'elle n'a pas vraiment changé, je ne veux pas qu'elle s'occupe de ma fille. Et puis, tu es parfaite dans ce rôle ! J'en connais une qui va être gâtée comme une princesse.

Il but un peu son thé. Hope allait être chérie par sa marraine, il ne se faisait aucun soucis de ce côté. Et puis, même si sa soeur était jeune, elle avait déjà toutes les qualités d'une bonne mère. Si jamais ils venaient à disparaître avec Mary, il était persuadé qu'elle s'occuperait très bien de la petite. C'était un peu moins sûr pour Sherlock, du moins pour l'instant. Mais il serait un père formidable avec un peu d'expérience et de pratique et puis, même s'il faisait semblant de rien, John était persuadé qu'il serait toujours très attentif aux besoins de sa fille. Si Hope grandissait avec lui dans son entourage, elle serait assurément une jeune fille extrêmement futée et il comptait sur la présence de Jude pour qu'elle garde un côté plus humain que son parrain.

- On a choisi Sherlock comme parrain. J'espère que tu le supporteras si besoin est !

Ce n'était pas si facile que ça pour tout le monde...

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